« Le peuple est sans voix » après le massacre de Solhan au Burkina-Faso

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Un évêque partage les réactions des habitants de cette région, victimes de violentes attaques.

Dans la nuit du 4 au 5 juin, une attaque terroriste a décimé le village de Solhan à l’est du Burkina Faso. 160 civils y sont morts et ont été enterrés dans des fosses communes. Plusieurs jours après, Laurent Dabiré, l’évêque catholique de Dori témoigne de la situation auprès de l’Aide à l’Église en Détresse.

« Le peuple est sans voix. En particulier ceux qui vivent dans le Sahel, où le massacre a eu lieu, se demandent : ‘qui sera la prochaine cible ?’ La réaction des fidèles catholiques reflète celle du reste du pays. Les catholiques n’étaient pas la cible directe. Le massacre était une attaque radicale qui ne faisait pas de distinction par l’ethnie, le sexe ou la religion. »

Selon l’évêque quatre chrétiens figurent sur la liste de ce drame, avant d’ajouter qu’en « tant que chrétiens, ils ont plus de raisons de craindre une imposition forcée de l’islam ».

« Comme tout le monde au Burkina qui est la cible du terrorisme, les chrétiens ont été envahis par la peur. Cependant, en tant que chrétiens, ils ont plus de raisons de craindre une imposition forcée de l’islam. »

Il précise cependant que « les musulmans du Burkina sont eux-mêmes des cibles ».

« Le pays est attaqué par divers groupes qui utilisent l’islam à des fins de propagande ou de mobilisation. L’islam des groupes armés n’est pas l’islam de nos frères. Les musulmans du Burkina sont eux-mêmes des cibles. »

Le docteur Youssouf Dembélé, chef de mission de Médecins Sans Frontières, témoigne de la situation sur place. Il explique que si le massacre de Solhan « a attiré l’attention du monde entier », les « combats, attaques de villages, exécutions et autres incidents violents sont devenus monnaie courante » dans de nombreuses régions du pays ».

M.C.


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